Comme pour toutes les blessures, plusieurs informations contradictoires circulent concernant les commotions cérébrales. Il peut devenir très difficile de faire la différence entre les mythes et la réalité. On aborde aujourd’hui quelques questions que les gens se posent fréquemment concernant les commotions cérébrales.

Est-ce que ça prend une perte de conscience pour subir une commotion cérébrale?

Pas du tout ! Cette affirmation est un mythe ! En fait, c’est moins de 10% des commotions cérébrales qui vont causer une perte de conscience au moment de la blessure. La perte de conscience n’est donc pas du tout un signe principal de cette blessure. Il faut donc rester vigilant lorsqu’on a été victime d’un impact, d’une chute ou d’un accident et qu’on développe des symptômes même si on n’a pas perdu conscience.

Est-ce que je dois être retiré du jeu si j’ai eu un coup à la tête sans aucun symptôme?

Cette décision demeure une question de jugement. La première chose à comprendre, c’est que la présence d’un seul signe ou symptôme est assez pour soupçonner une commotion cérébrale après un impact quelconque. Donc si on ressent une douleur au cou après avoir reçu un plaqué au football, c’est assez pour soupçonner une commotion cérébrale et être sorti du jeu. Si on est un peu étourdi après avoir reçu un ballon de soccer à la tête (même si ça ne dure que quelques minutes), c’est assez pour soupçonner une commotion cérébrale et être sorti du jeu.

Pour ceux qui aiment les formules mathématiques simples, en voici une qui simplifie la réponse à la question :

Chute ou coup ou impact
+
Accélération importante de la tête
+
Apparition d’un seul signe ou symptôme
=
Suspicion de commotion cérébrale
=
Retrait du jeu immédiatement

Si on demeure incertain, on retire l’athlète du jeu ! Mieux vaut prévenir que guérir, n’est-ce pas? Aucun enjeu sportif, peu importe le niveau, n’est plus important que la santé de votre cerveau.

Si on décide de retirer l’athlète du jeu, on ne devrait pas le retourner au jeu avant qu’il ait été évalué par un professionnel de la santé qualifié (comme le physiothérapeute) et qu’il ait obtenu l’autorisation pour un retour au jeu. On ne retourne surtout pas un athlète dans le même match ou la même pratique s’il vient de subir une commotion cérébrale.

La prudence devrait être encore plus grande lorsqu’on parle d’un jeune de moins de 25 ans ou d’une personne qui a déjà eu des commotions cérébrales dans le passé. Ces deux groupes de personnes sont plus à risque de subir une commotion cérébrale ou d’avoir des conséquences plus graves après une telle blessure.

J’ai fait une commotion cérébrale. Est-ce que je devrais prendre 24 heures de repos ou une semaine?

C’est LA question de l’heure concernant les commotions cérébrales. Actuellement, les recommandations officielles guident les gens à prendre un repos initial qui se rapproche plus de 24 à 72 heures plutôt que d’une semaine complète. Après cette durée, on veut déjà commencer à reprendre très progressivement les tâches et occupations du quotidien.

Il y a 10-15 ans, on croyait que pour guérir la commotion cérébrale il fallait se coucher dans une chambre noire sans aucune stimulation et ne rien faire pendant une semaine. On sait clairement maintenant que ce n’est pas du tout la chose à faire et que de faire ça va même prolonger le temps de récupération!

Les études les plus récentes rapportent que la meilleure chose à faire lorsqu’on vient tout juste d’avoir une commotion cérébrale, c’est de se mettre au repos relatif. Ça veut dire qu’on a le droit de tout faire ce qui n’augmente pas nos symptômes de façon importante. On peut donc faire un peu de lecture, jouer à des jeux de société, prendre des marches dehors, appeler des amis, etc. Mais lorsque les symptômes augmentent, on doit se reposer.

Quand est-ce que je peux reprendre l’activité physique après une commotion cérébrale?

De plus en plus, on favorise aussi un retour à l’activité physique plus tôt, mais très progressivement. Une réactivation progressive après quatre ou cinq jours d’arrêt semble maintenant plus bénéfique pour la guérison des commotions cérébrales que si on attend plusieurs semaines avant de reprendre l’activité physique. Évidemment, il faut que le tout soit encadré et adapté à chaque individu.

Combien de temps ça prend pour développer des symptômes de commotion cérébrale ?

L’apparition des symptômes arrive en général en quelques secondes ou quelques minutes. Par contre, après un impact, il est possible de ne pas développer de symptôme le jour même. L’apparition des symptômes peut prendre jusqu’à quelques jours. C’est pourquoi il est important de ne pas retourner au jeu après un impact fort, car vous pourriez avoir une commotion cérébrale même si vous n’avez pas des symptômes immédiatement. On devrait donc surveiller nos symptômes au moins dans les deux ou trois jours qui suivent l’impact.

Pour en savoir davantage

sur la commotion cérébrale, consultez la section commotion cérébrale (lien vers la page commotion cérébrale des pathologies) et lisez ces deux articles (lien vers le blogue #2 et #10) pour connaître plus en détails les étapes du traitement de la commotion cérébrale.

Vous pouvez aussi consulter le balado Parle-moi de santé

réalisé par un de nos physiothérapeutes, Alexis Gougeon. L’épisode #6 aborde le sujet des commotions cérébrales.

Vidéo (centré) – Épisode #6 de Parle-moi de santé (les commotions cérébrales)

Retrouvez également l’épisode du balado sur les plateformes suivantes :

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Sources

  • Institut national d’excellence en santé et en services sociaux, 2020, repéré le 12 janvier 2021, https://www.inesss.qc.ca/
  • American Association of Neurological Surgeons, 2021, repéré le 12 janvier 2021, https://www.aans.org/
  • Committee on Sports-Related Concussions in Youth, Board on Children, Youth, and Families, Institute of Medicine, and National Research Council. 2013. Sports-Related Concussions in Youth: Improving the Science, Changing the Culture. Edited by Robert Graham, Frederick P. Rivara, Morgan A. Ford, and Carol Mason Spicer. Washington (DC): National Academies Press (US).
  • National Research Council, Institute of Medicine, Board on Children, Youth, and Families, and Committee on Sports-Related Concussions in Youth. 2014. Sports-Related Concussions in Youth: Improving the Science, Changing the Culture. National Academies Press.
  • McCrory P, Meeuwisse W, Dvorak J, Aubry M, Bailes J, Broglio S, Cantu RC, Cassidy D, Echemendia RJ, Castellani RJ, Davis GA. Consensus statement on concussion in sport—the 5th international conference on concussion in sport held in Berlin, October 2016. British journal of sports medicine. 2017 Jun 1;51(11):838-47.