
Devenir acteur de sa gestion de la douleur
La douleur chronique peut donner l'impression de perdre le contrôle sur sa vie. Mais la recherche est claire : les personnes qui s'impliquent activement dans la gestion de leur douleur ont de meilleurs résultats que celles qui attendent passivement que quelqu'un les « guérisse ».
Cet article vous présente des stratégies concrètes que vous pouvez appliquer dès aujourd'hui. Aucune n'est magique, mais ensemble, elles peuvent faire une réelle différence.
Approches actives vs approches passives
La différence qui change tout
Approches passives :Ce qu'on vous fait — massage, manipulation, médication, électrothérapie. Elles peuvent apporter un soulagement temporaire, mais ne produisent généralement pas de changements durables seules.
Approches actives :Ce que vous faites — exercices, gestion du stress, ajustements du mode de vie, stratégies cognitives. Ce sont celles qui produisent les meilleurs résultats à long terme.
L'idéal est souvent une combinaison des deux : les approches passives pour vous aider à démarrer, et les approches actives pour maintenir les gains.
Le mouvement : Votre meilleur allié
Pourquoi bouger quand on a mal?
Cela peut sembler contre-intuitif, mais le mouvement est l'un des outils les plus puissants pour gérer la douleur chronique :
- Il active vos systèmes naturels de modulation de la douleur
- Il reconditionne votre corps
- Il montre à votre système nerveux que le mouvement est sécuritaire
- Il améliore votre humeur et votre sommeil
- Il augmente votre confiance en vos capacités
Comment bouger intelligemment
Commencer petitSi vous êtes inactif depuis longtemps, commencez par 5-10 minutes d'activité légère. Marcher, nager, ou simplement bouger doucement.
Progresser graduellementAugmentez le volume et l'intensité par petits paliers. La règle du 10% par semaine est un bon guide général.
Respecter le concept de « pacing » (voir section suivante)Ne pas alterner entre suractivité et effondrement.
Accepter un certain inconfortUn peu de douleur pendant l'exercice ne signifie pas que vous vous faites du tort. L'objectif est de rester dans une zone gérable, pas d'éviter toute sensation.
Comprendre votre « enveloppe de fonction »Chaque personne a une capacité d'activité que ses tissus peuvent tolérer sans problème — c'est votre « enveloppe de fonction ». Quand vous êtes en douleur, cette enveloppe rétrécit temporairement. L'objectif est de rester à l'intérieur de cette enveloppe tout en la réélargissant graduellement avec le temps.
L'exposition graduelle
Si vous avez évité certains mouvements par peur, l'exposition graduelle est la stratégie clé :
- Identifiez le mouvement ou l'activité que vous évitez
- Décomposez-le en petites étapes
- Commencez par la version la plus facile
- Progressez graduellement vers la version complète
- Célébrez chaque étape franchie
Un physiothérapeute peut vous guider dans ce processus de façon sécuritaire.
10 mini-trucs pour comprendre ta douleur
Ceux qui ont le plus changé la vie de mes patients. 1 par jour, 2 min.
Le « pacing » : Gérer son énergie
Le cycle boom and bust
Beaucoup de personnes avec douleur chronique alternent entre :
- Boom : Quand la douleur diminue, on en fait trop pour rattraper le temps perdu
- Bust : On paie le prix avec une flambée de douleur et un effondrement
Ce cycle maintient votre système nerveux en état d'hypervigilance et perpétue la douleur.
La stratégie du pacing
Le pacing consiste à maintenir un niveau d'activité stable et prévisible :
Planifier plutôt que réagirDécider à l'avance ce que vous allez faire, plutôt que de vous laisser guider par votre niveau de douleur du moment.
Diviser les tâchesPlutôt que de tout faire d'un coup, diviser en portions gérables avec des pauses.
Respecter vos limitesArrêter avant d'être épuisé, même quand vous vous sentez bien.
Être constantFaire à peu près la même quantité d'activité chaque jour, plutôt que des hauts et des bas extrêmes.
Exemple pratique
Avant le pacing :Lundi : Grand ménage complet (4 heures)
Mardi-Jeudi : Effondré dans le divan à cause de la douleur
Vendredi : Se sent mieux, recommence le cycle
Avec le pacing :Lundi : 30 minutes de ménage, pause, 30 minutes
Mardi : 30 minutes de ménage, pause, 30 minutes
... et ainsi de suite
Le sommeil : Un pilier sous-estimé
Pourquoi le sommeil compte
Un sommeil de mauvaise qualité :
- Amplifie la perception de la douleur
- Diminue votre capacité à la gérer
- Affecte votre humeur et votre énergie
- Maintient la sensibilisation de votre système nerveux
Le cercle vicieux est courant : la douleur perturbe le sommeil, le mauvais sommeil augmente la douleur.
Stratégies pour un meilleur sommeil
Hygiène de sommeil de base :- Heures de coucher et de lever régulières
- Chambre fraîche, sombre et calme
- Limiter les écrans 1-2 heures avant le coucher
- Éviter la caféine après midi
- Éviter l'alcool avant le coucher
- Trouver des positions confortables (oreillers de soutien)
- Techniques de relaxation avant le coucher
- Ne pas rester au lit éveillé trop longtemps
Consultez un professionnel. Les troubles du sommeil sévères peuvent nécessiter une évaluation spécialisée.
La respiration et la relaxation
Pourquoi ça fonctionne
Le stress maintient votre système nerveux en mode « alerte », ce qui amplifie la douleur. Les techniques de relaxation activent le système nerveux parasympathique (mode « repos et récupération »), ce qui peut :
- Diminuer la tension musculaire
- Réduire la perception de la douleur
- Améliorer le sommeil
- Réduire l'anxiété
La respiration diaphragmatique
Une technique simple mais efficace :
- Asseyez-vous ou allongez-vous confortablement
- Placez une main sur votre poitrine, l'autre sur votre ventre
- Inspirez lentement par le nez — c'est votre ventre qui doit se soulever, pas votre poitrine
- Expirez lentement par la bouche
- Répétez pendant 5-10 minutes
Pratiquez régulièrement, pas seulement quand vous avez mal. C'est un entraînement de votre système nerveux.
Autres techniques
- Relaxation musculaire progressive : Contracter puis relâcher chaque groupe musculaire
- Méditation de pleine conscience : Observer ses sensations sans jugement
- Visualisation : Imaginer un lieu calme et sécurisant
Besoin d'un avis professionnel?
Nos physiothérapeutes peuvent évaluer votre condition et vous proposer un plan de traitement personnalisé.
Prendre rendez-vousGérer ses pensées
Le pouvoir des croyances
Vos pensées et croyances influencent directement votre expérience de la douleur. Des pensées catastrophiques (« C'est terrible, je ne peux pas supporter ça ») amplifient la perception de danger et donc la douleur.
Stratégies cognitives
Remarquer les pensées automatiquesQuand la douleur augmente, quelles pensées vous viennent spontanément? Les identifier est la première étape.
Remettre en question les pensées négatives- Est-ce vraiment vrai?
- Quelle est la preuve?
- Y a-t-il une autre façon de voir la situation?
Plutôt que de ruminer sur ce que vous ne pouvez pas changer, focalisez sur les actions que vous pouvez prendre maintenant.
Pratiquer l'acceptationAccepter ne signifie pas se résigner. C'est arrêter de lutter contre la réalité pour pouvoir agir efficacement.
Le soutien social
Ne pas rester isolé
L'isolement est un facteur aggravant majeur de la douleur chronique. Maintenir des connexions sociales :
- Améliore l'humeur
- Réduit la perception de la douleur
- Donne du sens et de la motivation
Stratégies
- Communiquer avec vos proches sur ce que vous vivez
- Maintenir des activités sociales, même adaptées
- Rejoindre des groupes de soutien si disponibles
- Accepter l'aide quand elle est offerte
Quand consulter un professionnel
La physiothérapie pour la douleur chronique
Un physiothérapeute formé en gestion de la douleur peut :
- Évaluer votre condition de façon globale
- Vous guider dans un programme d'exercices adapté
- Vous enseigner des stratégies de pacing et d'exposition graduelle
- Travailler sur les facteurs psychosociaux qui contribuent à votre douleur
L'équipe interdisciplinaire
Pour les douleurs complexes, une approche interdisciplinaire peut impliquer :
- Physiothérapeute
- Médecin de famille ou spécialiste de la douleur
- Psychologue spécialisé en douleur
- Ergothérapeute
- Nutritionniste
Construire sa « boîte à outils »
Personnaliser ses stratégies
Toutes les stratégies ne fonctionnent pas également pour tout le monde. L'objectif est de construire votre propre « boîte à outils » — un ensemble de stratégies que vous pouvez utiliser selon la situation.
Pour les flambées de douleur
- Respiration diaphragmatique
- Chaleur ou glace (selon ce qui vous soulage)
- Mouvements doux
- Distraction par une activité agréable
- Rappel : « Ça va passer, comme les autres fois »
Au quotidien
- Mouvement régulier
- Pacing des activités
- Routine de sommeil
- Gestion du stress
- Connexion sociale
Ce qu'il faut retenir
- Les approches actives produisent les meilleurs résultats à long terme
- Le mouvement est un outil puissant — commencer petit, progresser graduellement
- Le pacing évite le cycle boom and bust qui maintient la douleur
- Le sommeil est fondamental — prioriser l'hygiène de sommeil
- La respiration et la relaxation calment le système nerveux
- Vos pensées comptent — les stratégies cognitives réduisent la perception de menace
- Le soutien social est protecteur
- Construisez votre boîte à outils personnalisée
Que votre douleur touche votre dos, votre cou, vos épaules ou vos genoux, ces principes s'appliquent. Vous avez plus de pouvoir que vous ne le pensez.
Ressources complémentaires
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